mardi 4 novembre 2008

Journal des Utopiales 2008

Première demi-journée: jeudi 30 octobre
Occupé par des problèmes personnels (mise en marche de mon nouveau notebook), j'ai parcouru cette première demi-journée' de présence d'une manière un peu hachée, réagissant aux débats majeurs de l'espace Shayol sur « La SF a-t-elle échoué » ou « Le Cyberpunk » et allant voir qui je rencontrerais. Quelques remarques au hasard dans une journée incohérente pour moi, du fait de mes problèmes:
la confusion, trop fréquente, entre expérience scientifique et expérience artistique ou littéraire (œuvre) a encore frappé à plusieurs reprises le premier débat; des le départ elle est incluse dans le titre même du débat: prétendre que la SF aurait échoué parce que le monde présente aujourd'hui des caractères proches de ceux que la SF avait présentés comme des risques possibles revient en effet à affirmer que la construction littéraire a une valeur d'avertissement scientifique; j'ai heureusement entendu des auteurs, William Gibson en premier, rappeler que les possibilités et idées d'une œuvre sont choisies pour leur valeur dramatique, non pour leur valeur probabiliste ou scientifique. Et le déroulement d'une intrigue est construit sur des critères dramatiques et n'a en aucun cas valeur d'expérience scientifique ou de prédiction. Ce qui n'a pas empêché la confusion de se manifester de nouveau à plusieurs reprises dans la partie « questions du public »; j'ai été soufflé par l'intervention d'un jeune qui a non seulement ressorti la vieille histoire de la révolte des robots, mais semblait de plus ignorer que le thème avait été sinon épuisé du moins surabondamment traité il y a plus de cinquante ans. Il était trop tard pour que je riposte, hélas.

Deuxième demi-journée: vendredi 31 Après-midi
Plusieurs débats intéressants sur le thème des réseaux; la confusion entre expérience littéraire et réalité expérimentale, historique, prévisions et accomplissement a régné dans tous ces débats, sauf peut-être celui sur la campagne présidentielle américaine, plus factuel qu'artistique. A côté, l'interview de Jean-Pierre Andrevon par Jérôme Laurent, conclu par un récital de deux chansons d'androgyne, était une merveille. Et la discussion sur « les réseaux » de Lovecraft apprenait énormément de choses sur l'artiste le plus mal connu du XX° siècle, caché par une image totalement fausse d'ermite et dont on ignore la volumineuse correspondance. Rencontres intéressantes avec les auteurs présents, en revanche aucun des films proposés par le festival cinéma ne m'a paru valoir le détour. Et le dîner PdE m'a empêché d'aller assister au spectacle Barberi au Lieu Unique.

Troisième demi-journée: samedi 1 novembre après-midi
L'accumulation des débats intéressants m'a fait rater l'AG de Noosfère, la rencontre avec un robot préparé pour le cosplay du lendemain par Isabelle, mais ne m'a pas empêché de monter à l'étage voir le stand Présences d'esprits rendu inaccessible par la longue queue des amateurs de dédicace qui assiégeait le stand de Robin Hobb. Seul, si je ne me trompe, le concert (excellent, soit dit par ailleurs, même si je n'ai assisté qu'aux dernières chansons) de Naheulbeuk a suscité une affluence plus grande. Mais pour en revenir aux débats j'ai suivi celui qui s'intitulait « Peut-on vivre sans réseaux » et qui expliquait plutôt comment certains vivent avec les réseaux modernes (informatiques) et comment, de toute manière, le mort « réseaux » s'applique à toutes les formes de relations sociales de telle sorte que même un A. Boudry qui se passe d'Internet et des communications électroniques n'en est pas moins impliqué dans nombre de réseaux physiques (rencontres, réunions, visites, discussions,...). Les réseaux, au sens restreint (comment Internet a changé les modes d'écriture) et au sens large (comment ils sont traités dans les récits), étaient encore le sujet de la discussion avec Catherine Dufour, Norbert Mergagnan et Jean-Marc Ligny. La rencontre avec Jeff Noon a permis d'entendre des extraits de NymphoRmation et de Pixel juice, puis de discuter avec lui sur son mode d'écriture; le mot n'ayant pas été prononcé plus tôt, je lui ai fait confirmer qu'il s'inspirait et utilisait sciemment les méthodes du surréalisme. De ce fait son œuvre est parfaitement « transgenre » (mais le transgenre n'est-il pas l'aboutissement de la SF, la littérature qui a assimilé le paradigme SF sans se limiter aux thèmes spatio-temporels pré-définis? Le débat sur Arthur C. Clarke a permis à Corinne Guitteaud, Alastair Reynolds et Marc Caro, puis au moment des questions à Alain Huet et mapomme de rappeler ses œuvres majeures, au sommet desquelles semble de l'avis général trôner Rama. La cérémonie de remise des prix Utopiales, précédée par la projection d'un intéressant film amateur, S.H.I.V.A., et achevée par la longue déclamation de la liste des remerciements, fait partie des cérémonies obligées. Le concert de Naheulbeuk concluait la demi-journée.
Je raterai la demi-journée japoniaise de ce dimanche pour cause de train en début d'après-midi.

Conclusion: Photos bientôt disponibles sur ma page picasa

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